Le Miroir de Blanche-Neige

Le Miroir de Blanche-Neige

« Toute censure est label de qualité. » Hafed Benotman

le 02/12/2023

Il est intéressant de constater, à ce jour, plusieurs faits important en relation avec l’article précèdent, concernant la fresque effacée à Avignon, en Juin 2022.

D’une part, au regard de la situation internationale, et du conflit Israelo Palestinien en cours, les positions de Mr Attali rajoutent du poids et de la force à ce que j’énonçais une année plus tôt. A savoir son positionnement profondément antisioniste, et pour autant attaché à Israël.

Je le cite, a propos du sionisme:

« Moralement, on ne peut rester un grand pays moral quand toute une jeunesse ne connait ses voisins qu’au bout d’un fusil, quand un gouvernement traite les autres comme des sous hommes, et en tout cas comme des sous citoyens. Quand il entend réduire les droits des minorités sexuelles et des femmes. Quand il s’enferme dans des définitions grotesquement limitées de la judéité, qui en exclue la quasi-totalité de la Diaspora, qui va bientôt se retourner contre le pays qu’elle a tant soutenu. Quand il favorise ses ennemis les plus extrémistes pour ne pas avoir à faire la paix avec les plus raisonnables. Quand il tente de soumettre le pouvoir judiciaire, et même les deux lois fondamentales de 1992 (qui font office de Constitution) et la Cour suprême au bon vouloir d’une majorité de passage. Quand il fait tout cela pour permettre à un homme, Benjamin Netanyahou, particulièrement cynique (et, selon la justice de son pays, corrompu) de redevenir premier ministre et d’échapper à la prison. »

Source: https://www.attali.com/geopolitique/sionisme/

Je tenais à mettre en exergue cette citation, pour souligner sa position « humaniste « sur le sujet, reléguant par la même sa « judéité » au second plan. Ce qu’il a toujours fait soyons clair. Reconnaissons donc que lorsqu’on le caricature, il en va de tout, sauf de sa judéité.

Pourquoi la question de la manipulation du chef de l’Etat par Mr Attali peut se poser…

Selon les declarations de Maitre Juan Branco, sur la chaine Youtube Je suis pas content TV (source: https://www.youtube.com/watch?v=7vutTVjbBIY&t=5s), ce dernier nous explique que c’est Mr Attali qui présente Mr Macron à Mr Hollande, lors d’un diner organisé par Mr Attali. Ceci pour étayer la thèse que Mr Macron a bien été introduit par Mr Attali dans la sphère politique, et que donc, s’interroger sur son indépendance, est une question qui, de mon point de vue, est tout à fait pertinente.

Tout ceci nous écarte donc des visées antisémites, mais pose bel et bien la question de l’influence entre un « lobbyiste », et un homme d’état. L’antisémitisme retenu pour des motifs fallacieux servant de paravent, à cette question de fond.

Le volet judiciaire, et ses conséquences

D’autre part, en date du 23/11/2023, la justice à finalement rendue son verdict, saisie je dois le préciser, notamment par Mr Attali. La justice a donc été saisie, (bien après l’effacement de la fresque il me semble) et a relaxée le dessinateur.

Or cette decision, en première instance, a des conséquences qui je l’espère, porteront à réfléchir.

En effet, pourraient être attaqués via la loi Schiappa pour cyberharcèlement, tout celles et ceux qui par leur commentaires, ont nuit à Mr Letkho le dessinateur, puisqu’étant relaxé, le taxer lui ou son œuvre d’antisémitisme revient à de la diffamation. La justice, sur ce point, aura défendue la liberté d’expression, et cette décision nous grandit, tous et toutes. Pour information, rappel de la loi Schiappa sur le cyberharcèlement:
« les propos ou comportements imposés à une même victime par plusieurs personnes, de manière concertée ou à l’instigation de l’une d’elles, alors même que chacune de ces personnes n’a pas agi de façon répétée … de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale ».

J’attire l’attention de mon lecteur sur le mot « effet », puisque l’effet se decorele de la vérité. Ainsi, même si Mr Letkho avait été condamné, le fait de l’evoquer sur les reseaux sociaux rentre dans le champ d’application de la loi, puisque cela peut avoir comme « effet » une dégradation de sa santé physique ou moral…

De la censure

Pour finir, il apparait donc que l’effacement de cette fresque, demandé par la préfecture, est un acte de censure d’état avéré, du moins aujourd’hui, et là est le plus grave.

Par cette censure, la police de la pensée dévoile ô combien nous nous éloignons de nos liberté fondamentales. Ô combien, la dictature des perceptions annihile toute raison. C’est une décision rétroactivement contraire à la justice le fait d’accuser d’antisémitisme ce dessin.

Je sais que le temps des médias et des reseaux sociaux est un temps court, un temps ou chacun donne son avis sur tout, tout le temps. Cet exemple nous montre à la fois le poids de la censure d’une pensée unique, basée sur l’affect et sur la religion de la bien « pensance », ou les papes de cette religion clouent sans relache au pilori l’Autre, le différend.

Dans cette interdiction à être, autre, j’y vois une forme de xénophobie institutionalisée, via une importante perte de toute reflexion, le tout au nom du bien, du beau, du vrai.

En conclusion, cet exemple de dérive nous montre une chose. Un appauvrissement sans cesse croissant de la pensée, qui de plus, ne se remet jamais en cause puisque depuis longtemps passé à autre chose, à d’autres pensées. Le tout dans une frénésie, qui se moque de la vérité.

Or pour citer Rudyard Kipling  » La première victime de la guerre, c’est la vérité ».